Ça me pesait sur la conscience

  Nancy
Saskatchewan,  Canada
 
  Je suis née et j'ai grandi en France. C'est là que j'ai eu un avortement quand j'avais 23 ans. J'aimais mon copain at nous vivions ensemble. Je suis tombée enceinte, il m'a donné 3 choix:

-ou tu le gardes le bébé mais je ne pourrai pas t'aider, je ne serai jamais un père de famille,
-ou tu le donnes a l'adoption
-ou tu as un avortement.

Je ne savais pas quoi faire… J’étais comme une petite fille qui avais fait une grosse bêtise et allait être punie.

Quand ma maman l’a appris, elle s’est mise très en colère. Elle s’inquiétait pour mon avenir… je ne pouvais pas garder ce bébé…

Alors j’ai pris rendez-vous pour l’avortement …

Je suis entrée en clinique pour une IVG par dilatation et curetage.

Au moment d'être anesthésiée, j'ai ressenti un profond sentiment d'incertitude, de malaise, de honte... Quand je me suis réveillée, c'était fini. J’avais des crampes sévères, et  de la fièvre pendant 2 jours, mais je n’y ai pas prêté attention...

Quelques mois après l’avortement, j’ai commencé a souffrir de tachycardie, quand tout d'un coup le cœur bat tellement vite qu'on se croit au bord de la crise cardiaque! C’est causé par une sévère anxiété. Ces crises ont duré pendant  plusieurs années, et ça m’arrive encore quelquefois...

 La rencontre avec mon mari m’a emmenée au Canada.

 J’étais heureuse d’être de nouveau enceinte, quand une fausse couche  se termina en hémorragie. J’ai failli mourir et me suis retrouvée  aux urgences a l’hôpital. J'ai cru que je ne pourrais  plus jamais avoir d'enfants...

 Mais le bon Dieu m’a donné 6 enfants!

Quand je prenais soin de mes bébés, je pensais à celui que j'avais avorté et comme il devait être beau lui aussi… Ça me pesait sur la conscience …J'avais  des cauchemars, ou je voyais un tout petit bébé disparaitre sous l'eau: j'essayais d'attraper sa petite main tendue vers moi, mais je n'y arrivais pas ...

 Pour contrer mes remords et ma culpabilité, j'ai joint le groupe pro-vie, avec cette idée que si je pouvais sauver 2 bébés, le mien ne serait pas mort pour rien! Le travail pro-vie m'a aidée à guérir.

Au cours de ma dernière grossesse, le  bébé a été diagnostiqué  avec une grave maladie génétique: il allait mourir avant la naissance ou juste après... Le docteur a conseillé l’IVG, mais je lui ai répondu qu’un second avortement était hors de question! Notre bébé a vécu 26 heures, entouré de la tendresse et l’amour de sa famille…

Finalement, une retraite de Rachel's Vineyard a complété ma guérison morale et spirituelle.

 Ca  m'a donné le courage de rompre le silence!

   
   
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